ÉLISABETH PACCHIANO

PACCHIANO (Élisabeth)

PACCHIANO (Élisabeth)

Son (ses) livre(s) publiés chez JFE :

lestetescoupees

 

 

 

 

 

 

 

Quelques mots sur l’auteur…
D’origine parisienne, Elisabeth Pacchiano vit dans le Vercors, en Isère.

Autoportrait…
Sans tous ces livres qui traînaient à la maison, je n’aurais pas écrit. Je me serais aventurée du côté de la musique ou de la peinture ou peut-être de rien du tout. J’aurais regardé la télévision, me serais inscrite sur des réseaux sociaux, j’aurais aimé faire la cuisine, m’occuper de ma maison, je me serais ennuyée, un peu, juste ce qu’il faut pour prendre un amant.
Je n’aurais pas lu. Rien, pas une ligne et surtout pas Pierre Michon ni Giono ni Hugo ni Faulkner ni aucun des auteurs qui me prennent la tête et qui m’embêtent avec leur génie.
J’aurais contribué à l’effort d’abrutissement qui nous éloigne du monde de la pensée. Je n’aurais pas choisi d’être psychologue. J’aurais milité en faveur du racisme, de la xénophobie et de la suppression de nos valeurs humanistes.
Seulement voilà, la maison était remplie des livres que lisait ma mère.
Donc, j’écris, je lis, j’écoute. Parfois, je refais le monde.
Il paraît que je parle peu de moi – quel intérêt aussi… Surtout, quelle importance puisque, en revanche, on peut me retrouver découpée en tout petits morceaux glissés à l’intérieur des personnages que j’invente.
À l’image de Jean-Jacques, le personnage principal des Têtes coupées, je suis solitaire et rêveuse.
À l’image de sa mère, je chante quand je me crois seule.
Telle Rose, la grand-mère de Jean-Jacques, je fais attention à la durée de ma douche, écologie oblige. En revanche, le reste, qu’elle le garde : son sale caractère, sa bigoterie, son intolérance crasse, son autoritarisme, non merci.
J’ai prêté à Madeleine, en le grossissant à la loupe, mon penchant à la nostalgie. Je me soigne mais je me surprends à penser parfois que c’était mieux avant. Je me demande quand c’était, avant…
Ai-je le bon cœur de Madame Pierrette ? Je ne sais pas mais il me semble que j’ai un peu de sa violence face à l’injustice et je me fais du cinéma avec pas grand-chose. Son manteau et sa bouteille, je les lui laisse.
Enfin, à l’instar du chat, j’aime le silence, la nuit, l’absence.
J’espère ne pas finir comme lui.

 

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