JEAN-MAX MÉJEAN

Méjean (Jean-Max)Son (ses) livre(s) publiés chez JFE :

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Quelques mots sur l’auteur…
Jean-Max Méjean, enseignant et critique de cinéma, est auteur d’une dizaine d’ouvrages sur de grands cinéastes, tels que Federico Fellini, Woody Allen, Pedro Almodovar, Emir Kusturica. Il a également dirigé des ouvrages collectifs sur le cinéma.

Autoportrait…
C’est difficile de faire son autoportrait, même si la philosophie socratique nous a appris à mieux nous connaître. « Connais-toi toi-même », c’est facile à dire, pas facile à faire. Si c’était pour faire le portrait d’un oiseau, ce serait plus commode car Jacques Prévert nous a déjà donné quelques tuyaux. Pour faire mon portrait, je prendrais déjà le train pour le Midi, vers Nîmes et Marseille. Je ferais quelques clichés devant la Tour Magne à Nîmes, puis à Notre-Dame de la Garde de Marseille. Je reviendrais sur Paris et, devant le Sacré-Cœur où j’habite, je ferais semblant de prendre mon envol pour échapper aux pigeons nourris par des touristes en troupeaux. Des lieux en hauteur, je m’en aperçois justement en l’écrivant, sans doute parce qu’il faut s’envoler, danser, échapper à la pesanteur d’un monde trop formaté. « Il faut du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse », écrivait Nietzsche qui avait le don de la formule philosophico-poétique. Mais en écrivant cela, j’ai tout à coup l’air prétentieux, alors que ce n’est pas le cas, du moins je ne pense pas. Je serais plutôt du genre : j’aime, je n’aime pas. Pas trop de passion dans ma vie ou alors elles ne sont pas étalées au grand jour, même si on peut m’attribuer sans trop se tromper celle du cinéma auquel j’ai consacré une bonne dizaine de livres, et des centaines d’articles. Partagé entre l’enseignement et la critique cinématographique, ma vie s’est déroulée dans une sorte d’échange incessant. Car ce que j’aime par-dessus tout, je crois, c’est transmettre. C’est aussi permettre aux gens de se rencontrer. Et l’idéal, avant même que de pouvoir réaliser enfin mon premier film à un âge avancé, qui sait, c’est bien sûr d’écrire un livre qui permet aux lecteurs d’entrer en symbiose avec son auteur. C’est cet échange informel qui me plaît. On passe des heures à écrire des mots, à les raturer, les reprendre, les choyer. Lorsque le livre paraît enfin, il y a toujours une forme de joie, d’excitation même si ce n’est plus vraiment le premier, et on attend des réactions qui, pour la plupart, ne viennent jamais, ou trop tard. Rares sont les lecteurs à prendre la plume pour vous dire ce qu’ils pensent de votre livre. Même les blogs sont très peu commentés. Sans doute qu’il y a trop de tout, trop d’émissions dites culturelles à la télé ou à la radio, on se perd, on se noie. Notre société est au bord de l’implosion, les digues craquent même au niveau météorologique et géographique. En tout cas, j’ai été très heureux grâce à Jacques Flament, que je remercie au passage pour son ardent métier d’éditeur, de pouvoir vous offrir mon « Rimbaud, cinéma ». Passer comme ça de la poésie au cinéma, dans un aller retour affectueux et imaginaire, fut un réel plaisir. Arthur Rimbaud, ce frère imaginaire, c’est avec lui et en tout innocence que j’aimerais terminer cet autoportrait. Reflet dans le miroir d’une image qui se décompose pour mieux se recomposer, puis disparaître à nouveau après. Non pas le reflet de Narcisse troublé par l’onde, mais le reflet d’un homme qui maintenant regarde un peu plus souvent son rétroviseur.

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