WANDA SIEDLECKA

SIEDLECKA (Wanda)

SIEDLECKA (Wanda)

Son (ses) livre(s) publiés chez JFE :
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Quelques mots sur l’auteur…

Wanda Siedlecka, née à Varsovie, se passionne depuis toujours pour les voyages et la photographie. Elle a travaillé dans l’organisation d’excursions touristiques et parcouru de nombreux pays avec un sac à dos. Elle a notamment visité l’Inde, l’Afghanistan, l’Europe de l’est, et plus récemment l’Afrique du sud, la Namibie, la Grèce, où elle effectua de fréquents séjours. Ces dernières années, elle s’est principalement intéressée à la région des Balkans, où, dans sa vie d’étudiante, elle avait gravi les sommets de Bulgarie.
Son premier contact avec l’Albanie, il y a quelques années, lui a donné envie de mieux connaître ce pays. Elle en est à son quatrième séjour au Pays des Aigles ; certainement pas le dernier.
Wanda Siedlecka a publié de nombreuses photos de ses voyages sur internet, et participé à l’illustration d’ouvrages historiques et touristiques édités en Pologne. Elle demeure aujourd’hui à Paris.

Autoportrait…
Je suis venue au monde au milieu du siècle dernier, près des rives de la Vistule, dans une Varsovie dévastée où les stigmates de la guerre étaient encore très visibles. J’habitais en lisière du quartier de Żoliborz, assez épargné par les combats, dont le nom n’est que la déformation du français : « joli bord ». Était-ce un signe du destin ? Vivant dans un milieu francophile, tout me portait à pointer mon regard vers l’ouest, mais, dans l’enfance, l’idée de faire un séjour à Paris tenait pour moi davantage du rêve que du projet. Mon goût pour les voyages se satisfaisait alors des excursions que je faisais avec mes parents à la campagne, en Mazovie, sur les côtes de la Baltique, dans les montagnes du sud… Cependant, je rêvais déjà de parcourir le vaste monde.
Plus tard, tout en menant mes études à l’école polytechnique, j’intégrai un club de randonneurs étudiants, ce qui me permit d’obtenir un diplôme de guide. Je pus alors voyager dans les « pays frères », Tchécoslovaquie, RDA, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, URSS ; puis, privilège assez rare à l’époque, visiter des terres plus lointaines. C’est ainsi qu’en 1976, je participai à une expédition qui me conduisit en Afghanistan, au Pakistan, et en Inde. Je parcourus le même itinéraire l’année suivante, exerçant une fonction d’encadrement d’un groupe de touristes. En 1980, je découvris l’Égypte et le Soudan, et Istanbul, où je fis une longue escale.
De tous ces voyages je gardais à l’esprit des images fortes, mais aussi le désir de les fixer sur un support pérenne, afin de me les rappeler, et de les faire partager.
Depuis ma plus lointaine enfance, je m’intéressais à la photographie, cette merveilleuse invention qui a bouleversé la pensée de l’Homme, en lui permettant de dominer le temps. À l’âge de douze ans, je possédais déjà un antique appareil à soufflet avec lequel je pris mes premiers clichés. Quand je pus gagner modestement ma vie, je fis l’acquisition de mon premier reflex, un Zenit de fabrication russe, puis d’un plus moderne Praktika, d’Allemagne de l’est, qui m’accompagnaient dans toutes mes pérégrinations. La technologie dans ce domaine, surtout à l’est, était très loin des avancées technologiques qui ont abouti aux appareils d’aujourd’hui. Je faisais des diapos, et développais les films noir et blanc dans le lavabo de la salle de bains, éclairée par une ampoule couverte de papier crépon rouge !
Un jour de décembre, séjournant à Paris avec un visa de tourisme, j’apprends qu’un coup d’état vient de se produire en Pologne, que l’état de guerre est instauré. Le monde qui s’ouvrait à moi voit une nouvelle grille s’abattre sur lui. Mais cette fois, c’est ma terre natale, qui m’est interdite ; la porte ne s’ouvre que dans un sens. Je dus affronter le choix cornélien qui se posait à tous mes compatriotes dans la même situation : retourner en Pologne, et y rester bloquée pour longtemps, ou faire ma vie au pied de la Tour Eiffel. Je décidai de rester à Paris, en attendant… Je ne pourrai fouler le sol de mon pays natal, et y revoir ma famille, que sept ans plus tard !
Il me fallut alors organiser mon existence, trouver du travail, un logement, dans ce pays qui n’était pas encore le mien. Je parvins à surmonter tant bien que mal toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les déracinés, et continuai de voyager.
Après quelques mois d’une vie modeste, j’hésitais sur la manière d’investir mes maigres économies entre une voiture d’occasion et un appareil photo. J’optai pour ce dernier.
Je fis des séjours dans de nombreux pays. En Europe : Suisse, Espagne, Italie, Grèce, Yougoslavie ; et plus loin : Maroc, Turquie, Mexique, Guatemala.
Ma situation se stabilisa. J’obtins la nationalité française, m’intégrai à ce pays que le destin avait choisi pour moi, sans pour autant me couper de mes racines polonaises.
Je découvris avec bonheur des contrées exotiques, les États-Unis, l’Afrique du sud, la Namibie ; et en Europe, je portai mon dévolu sur les pays balkaniques : Grèce, Macédoine, Croatie, Serbie, Monténégro, Albanie, Bulgarie.
Bien d’autres paysages attendent que je pose sur eux mon regard émerveillé ; et celui de mon troisième œil, l’objectif de mon appareil photo.

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