DENIS BRILLET

BRILLET (Denis)

BRILLET (Denis)

Son (ses) livre(s) publiés chez JFE :

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Quelques mots sur l’auteur…
Denis Brillet vit en Normandie où il a été enseignant.
Entre deux voyages, il consacre une part importante de son temps à l’écriture.
Il a reçu le Prix Gustave Flaubert 2013 pour son recueil de nouvelles Lignes de vie.

Autoportrait…
J’écris.
Il ne faudrait pas croire que c’est venu par hasard, non.
L’écriture se fraie un chemin à travers les friches d’une histoire sans cesse décomposée, recomposée, tant et si bien que la mémoire la réinvente au détour de chaque mot, de chaque phrase. Forgée à partir de quels matériaux, on ne sait plus. Elle est la réponse au besoin obsédant d’outre passage, d’affranchissement….
Il y a, dans mes souvenirs d’enfance, la fulgurante rencontre avec des écrivains, à commencer par les Brontë, qui, sitôt que rencontrés (je dis bien rencontrés) m’ont marqué à jamais de leur empreinte, de leur singularité. Leur vie comme un roman.
Un peu plus tard, est venu le désir d’écrire les histoires que ne m’offraient guère les rares livres qui parvenaient entre mes mains. La littérature de jeunesse, comme on la nomme aujourd’hui, fleurissait presque exclusivement entre les pages des Bibliothèques Rose et Verte. De jeunes héros si convenus, si prévisibles.
Un jour, j’ai pris la plume et j’ai découvert ce pouvoir incroyable de créer un monde, de donner vie à mes propres personnages qui patientaient sagement, derrière mon front, déterminés à attendre le temps qu’il faudrait.
J’ai écrit, j’ai écrit, je n’ai jamais cessé.
Avec le temps, les personnages ont frappé à ma porte de plus en plus souvent, se sont invités à ma table et, je le dis sans détour, ont partagé mes nuits. Aujourd’hui, encore, dans mes moments d’insomnie…
« On ne sait pas d’où ils viennent, ni pourquoi ni comment ils sont entrés.
Ils entrent toujours ainsi, à l’improviste et par effraction. Et cela sans faire de bruit, sans dégâts apparents. […]
Ils : les personnages. » (Sylvie germain, Les personnages, Gallimard)
Je suis inexcusable, j’en conviens, puisque je leur offre le gîte.
Ils ont pris corps et âme au fil des pages que je leur ai consacrées. Des nouvelles, pour commencer, comme un galop d’essai, une traversée en apnée dans le grand bain.  Prélude au roman ? Je l’ai cru. J’avais tort.
Roman, le mot est lâché. Travail de longue haleine.
« Écrivez un roman, les nouvelles ne se vendent pas. »
J’écris des romans, j’écris des nouvelles. J’aime trop écrire (et lire) des nouvelles pour faire mienne l’idée que c’est un genre littéraire mineur, un roman en réduction.
La nouvelle est autre, ailleurs, en équilibre sur la plaque sensible de nos émotions les plus authentiques, les plus pures.
Je puise dans l’enfance la matière première de mes textes. Un passé à écrire, sans doute… Le moment viendra, j’y travaille. En attendant, je brode des histoires, les triture, les malaxe jusqu’à faire rendre gorge aux mots  selon la formule de Marie Hélène Lafon qui sait de quoi elle parle.
J’écris des nouvelles. Des romans aussi.
J’écris.

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