JO MÉVEL

MÉVEL (Jo)

MÉVEL (Jo)

Son (ses) livre(s) publiés chez JFE :

rougecoaltar

 

 

 

 

 

 

 

Quelques mots sur l’auteur…
Originaire des Côtes d’Armor, fils de pêcheur, Jo Mével aime à tremper sa plume dans le sel et la mer pour écrire ses histoires.

Autoportrait…
Pleubian dans les Côtes d’Armor, un certain jour de la belle année 1952…
Quittée l’ombre fraîche de la pierre et la terre battue, où se mêlent l’odeur du beurre frais et de l’antimite, où l’horloge égrène inlassablement son tic-tac sans se soucier des innombrables couches d’encaustique qui, loin de la rajeunir, lui donnent un satiné authentique, un air de sérieux, fierté de ma grand-mère, voici la cour, inondée de lumière. Le changement est brutal. Les yeux peinent à s’adapter à cette soudaine clarté. Des mouches, affolées et dopées par le soleil de juillet, tentent obstinément de s’approcher des lançons salés de mon grand-père qui sèchent, enfilés par les ouïes sur un grossier collier de garcette raidie accroché à l’arrêt bergère du volet de bois.
C’est ici que ma mère m’a mis au monde, seule, abandonnée par mon père qui a prestement enfourché sa moto pétaradante pour aller prévenir le docteur du bourg afin de prêter main forte. Le premier virage aura raison de son dévouement. De la moto tordue et son pilote, seuls survécurent le moteur… et mon père fort heureusement. À son retour, j’avais déjà concurrencé Sabine, la chienne de la maison, qui se retrouva privée des caresses et attentions habituelles, ses yeux battus en disant long sur sa profonde tristesse. Les chiens ne sont pas rancuniers, bientôt elle partagera mes premières explorations.
J‘allais de découvertes en découvertes, ponctuées de chutes et d’appels angoissés de ma grand-mère. Au fil de mes explorations, je ne tardai pas à partager le grenier au plancher vermoulu avec un « loup » directement sorti de l’imagination de mon aïeule pour en interdire l’accès aux enfants trop curieux…
Le pays de mon enfance, village maritime, où le travail de la terre, la pêche à pied à marée basse, n’a pas encore épuisé ses ressources, où chacun est marin avant d’être homme, où chaque bateau raconte son histoire, bercé par les vagues qui clapotent contre sa coque dans les criques abritées du noroît, où chaque pan de paysage si différent du précédent ravit le promeneur anonyme.
C’est ce pays qui, par sa rude beauté, s’impose encore à moi aujourd’hui. À chacune de mes visites, il m’étreint tendrement, m’entoure de toutes ses attentions iodées. Je subis alors son mystère, son calme ou ses colères, embruns ou brise salée, toutes les manifestations de son caractère bien trempé.
Ajoutées quantité d’histoires de naufrageurs racontées dans le korn-toul de la cheminée sombre, à l’heure où les ombres ont pris la mesure du soleil, vaincu, qui agonise dans un bain de sang…
Là nichent les ingrédients qui peuplent mes inspirations. De la poésie au noir, du roman à la nouvelle. L’écriture pour le plaisir, et uniquement !

 

Les commentaires sont fermés.