Son (ses) livre(s) publiés chez JFE :
Quelques mots sur l’auteur…
Laurent Herrou vit et travaille entre Paris, Bruxelles et le Cher.
Un long entretien avec l’auteur…
https://www.youtube.com/watch?v=LYb9Qc6gVEg
Autoportrait…
Je suis dans un wagon, place 52. Je suis dans un train qui roule vers la capitale. Un train de province. J’habite à la campagne depuis plus d’un an, j’ai quitté Paris, je voulais du calme, j’en avais assez de la ville, des gens, des répétitions. Je voulais vivre autre chose. La première fois que je suis descendu du train, à la gare de province qui allait devenir un rendez-vous hebdomadaire — je vois un psychanalyste dans la capitale une fois par semaine, c’est pour ça que j’y vais aujourd’hui, c’est pour ça que je quitte le vert pour le métro — j’ai regardé vers le grand bâtiment qui jouxtait la gare, un ancien silo désaffecté. Une phrase y était reproduite en grosses lettres, une phrase d’écrivain.
« Je ne suis pas seul. Il y a les mots. »
J’ai rapatrié mes livres, j’ai dit à Eric que je voulais une bibliothèque et il a trouvé dans la grange des planches de chêne avec lesquelles il m’en a fabriqué une, j’y ai placé Laura, Femme qui marche, Je suis un écrivain, les revues auxquelles j’avais participé, et les trois titres parus chez Jacques Flament, Les bonheurs, La matière des rêves et La part généreuse. On a ramené du salon de musique deux fauteuils au motif écossais et une petite table ronde.
Eric a dit : tu es chez toi.
J’ai fouillé dans mon passé et j’ai sorti de mes sacs la photographie dédicacée à mon intention de Jeremy Irons, celle de Tom Selleck, les courriers de Guillaume Dustan, de Christine Angot, l’exemplaire signé par Bret Easton Ellis de Lunar Park, les livres de Kirsty Gunn, de Margaret Atwood et de Chuck Palahniuk, le journal d’Anaïs Nin, La maison des feuilles de Danielewski et un portrait de Vivien Leigh et de Laurence Olivier.
Vivien Leigh est morte le 6 juillet 1967.
C’est ma date de naissance.
Laurent Herrou, le 28 juillet 2014.